Piotr Grudzinski Photography

PORTES - « Le langage porte en soi la dialectique de l’ouvert et du fermé . Par le sens, il enferme par l’expression poétique, il ouvre. » (Gaston Bachelard)

Le langage, obéissant à des règles d’usages, a son sens libéré lorsqu’il est transfiguré. Les portes ont physiquement le double emploi d’ouvrir et de fermer, mais ferme-t-on la porte pour séquestrer ou pour protéger, l’ouvre-t-on pour donner confiance, ou l’entrouvrir pour attirer la curiosité ou le danger ? Pour passer au dedans, au dehors ?


Les contradictions permanentes entre les dehors et les dedans. “La vie n’a qu’une porte et mille la mort” : une seule voie vous amène à la vie quand mille autres tracent le chemin  de l’existence, jusqu’à sa fin. Lorsqu’une voie parait tracer un dedans assurément inchangé, voilà qu’elle offre un dehors, une vision, une perception de l’au delà qu’on ne soupçonnait plus.

Mille cheminements futurs pour un seul passage, la porte. Le vécu, c’est l’entrée-sortie perpétuel, la poignée unique entre l’avant et le nouveau. Lieu d’inconfort d’abord, il s’apprivoise si l‘“avoir été” est accueilli avec l’être renouvelé, si de ce passage on gagne à avoir les bénéfices d’un un rite d’initiation. 


1000 portes peuvent s’offrir à nos yeux mais aucune n’est atteinte si nos intérieurs restent sur le seuil. Là où l’avoir été, plutôt qu’une passerelle, résonne lourdement comme une chaine qui nous retient, s’imagine comme tenace et immobilisant notre mental. Làs, le mutisme sonne le glas, les traverses naissent enfin par l’unique parole, les portes s’offrent enfin par milliers.  


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